Participez à la manifestation en faveur de la non-violence. Si la situation devient incontrôlable, il faut savoir les premiers gestes qui peuvent être importantes pour soigner, prendre des précautions et aussi de fournir une assistance au cas où quelqu’un aurait besoin de votre aide. Lors des manifestations, des particuliers et des professionnelles ont subi d’importantes blessures physiques Toutefois la victime a également la possibilité d’engager la responsabilité de l’Etat pour obtenir réparation. La responsabilité de l’Etat pour les dommages causés lors de manifestation est une responsabilité sans faute.
Reconnaître et soigner les plaies graves
Il est important d’identifier le type de saignement qui est l’un des indicateurs de gravité de la plaie. Une veine coupée saignera en nappe, et ce type de saignement est bénin. La plaie de l’arcade sourcilière ou du menton, par chute sur un coin de table ou un contact sportif viril, saignant souvent beaucoup, est très souvent sans gravité réelle. Une artère sectionnée saignera par saccades en rythme avec le pouls, et nécessite d’exercer une compression jusqu’à l’arrivée des secours. Ce sont des plaies profondes qui peuvent atteindre l’os ou des organes sous-jacents. Certaines peuvent être franches et saignantes ; leur taille ne laisse pas présager de la gravité de la plaie. D’autres peuvent se présenter comme anodines mais entraînant rapidement des signes de détresse. Toute plaie grave, toute plaie profonde, toute plaie saignant abondamment, toute plaie s’accompagnant de troubles de la conscience, de difficultés respiratoires doivent impérativement être traitées par les équipes du SAMU. La plaie du thorax, de l’abdomen, crées par des branches, des piquets métalliques de clôture, et aussi par des armes blanches, sont généralement graves alors que le saignement externe est parfois moindre, mais le saignement interne plus préoccupant et peu ou pas visible.
Toute suspicion de plaie profonde, toute plaie par corps étranger doit entraîner l’appel sans délai au SAMU : La désinfection est un geste relatif, il faut comprimer ces plaies en cas de saignement extériorisé et ce jusqu’à l’arrivée des secours. Les fractures ouvertes sont des plaies consécutives à des chutes ou des accidents de circulation : fracture du poignet, de la cheville ou d’un doigt sont les plus fréquentes. L’os est visible là où le membre concerné est déformé, avec une plaie en regard de cette déformation. Le risque infectieux est la pire des complications à court, moyen et long terme : il faut donc désinfecter, recouvrir, tout en immobilisant le membre. Il reste important de gérer un saignement, très souvent présent lors de ces fractures. Les plaies du crâne font souvent peur, et pourtant, elles sont rarement graves. Le seul signe de gravité est la perte de connaissance immédiatement après la chute. Il faut immobiliser la victime car il peut co-exister des lésions du rachis cervical notamment : maintenir la tête dans l’axe du corps jusqu’à l’arrivée des secours est nécessaire et suffisant.
En cas de coupure
Coupures avec un outil tranchant, si possible, nettoyer la plaie est le premier geste à faire. Ensuite il faut désinfecter. Les bons gestes pour arrêter le saignement sont : exercez simplement une pression sur la zone blessée, à l’aide du doigt ou de la main, pour ralentir le flux sanguin et favoriser l’arrêt du saignement. Amener la victime dans un centre de secourisme le plus proche ou à un endroit où on peut trouver les outils nécessaire pour le soin. L’huile essentielle de ciste ladanifère permet d’arrêter le saignement de manière souvent spectaculaire. La pierre d’alun est antiseptique et hémostatique : elle peut arrêter les petits saignements associés à une coupure légère ou à une égratignure. Certaines argiles ont des propriétés hémostatiques : les plus actives sont l’argile blanche (kaolinite), mais également l’attapulgite et la bentonite. Ainsi, vous pouvez saupoudrer sur la plaie un peu d’argile blanche ou même d’Actapulgite® (pansement digestif à l’attapulgite, en pharmacie). Cataplasmes de plantes : les feuilles de plantain broyées et placées en cataplasme sur une plaie arrêtent le saignement et facilitent la cicatrisation. De même, on peut appliquer des feuilles d’achillée millefeuille, de céleri, de chou, de pensée sauvage ou des fleurs de souci. Le vinaigre est un antiseptique doux. Ses propriétés antimicrobiennes, connues pour conserver les aliments, n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques dans le domaine médicinal. Néanmoins, il convient bien pour désinfecter les plaies superficielles, d’autant qu’il calme l’irritation locale. On peut augmenter son efficacité en y faisant macérer des plantes antiseptiques (ail, clou de girofle, genièvre, menthe, lavande, romarin, sauge, thym). Certaines huiles essentielles sont très efficaces : ciste ladanifère, lavande fine, lavandin super, niaouli, ravensare aromatique, tea-tree, directement sur la blessure, à raison de 1 à 2 gouttes. Non seulement elles sont des antiseptiques puissants, à large spectre et n’engendrant pas de résistance, mais elles stimulent les cellules cutanées et accélèrent la cicatrisation. Attention, ne posez jamais de pansement sur une plaie non parée ni désinfectée, cela favoriserait le développement de microbes, et notamment des bactéries anaérobies, certaines particulièrement pathogènes.
Si la plaie est propre, désinfectée, et ne saigne plus, laissez-la à l’air libre. En revanche, si elle est à vif, continue de saigner ou risque d’être contaminée par le milieu, il est préférable de la protéger par un pansement. Préférez les pansements en tissu ou, mieux, le carré de gaze de coton que l’on fera tenir avec un sparadrap. Si vous appliquez un bandage pour faire tenir le pansement, ne le serrez pas trop fort pour ne pas entraver la circulation sanguine. L’argile en pâte forme un excellent pansement naturel, à la fois protecteur et assainissant (par absorption des sérosités). En revanche, n’employez pas la terre naturelle qui peut être vecteur de germes potentiellement pathogènes. Les blessures superficielles peuvent être recouvertes de miel qui, en formant un film, les protège du milieu extérieur et favorise la cicatrisation. Recouvrez éventuellement d’une gaze pour éviter de coller. Le cataplasme à la feuille de chou jouit d’une réputation ancestrale, notamment pour protéger les plaies et accélérer leur guérison. Faites-le tenir à l’aide d’une petite bande de gaze, pas trop serrée.
En cas de fuite de gaz
Essayez de vous éloigner du gaz vers un endroit qui n’est pas pris par le brouillard. Évitez de vous asseoir ou de vous accroupir, car le gaz s’accumule plus près du sol. Inclinez votre tête vers l’arrière, légèrement sur le côté qui sera lavé et rincez vos yeux abondamment à l’eau ou au sérum physiologique. Ne pas se frotter les yeux ou la peau. L’idéal est de nettoyer le corps avec un tissu propre et, si possible, de changer de vêtements, car les gaz adhèrent aux vêtements, surtout ceux en coton. Le vinaigre est une substance acide qui peut aider à atténuer les effets du gaz. L’idéal est de diluer un demi-litre de produit dans un demi-litre d’eau pour faire la solution, mais les médecins avertissent que même dans ce cas, les réactions apparaîtront. Ce type de gaz provoque une irritation chimique dans l’œil, générant des démangeaisons ou un œdème cornéen, et des irritations dans le système respiratoire, déclenchant une série de réactions allergiques telles que : toux, sécrétion, respiration sifflante dans la poitrine et, surtout, difficulté à respirer.
En cas de blessure par balle
Il est très difficile de prédire le degré de dommage causé par une blessure par balle, et la plupart des blessures causées par une arme à feu dépassent de loin ce que vous pouvez raisonnablement traiter. Pour cette raison, la meilleure option est de conduire la victime à un hôpital dès que possible. Voici donc quelques indications sur ce que vous pouvez faire pour stabiliser la victime dans l’intervalle s’il n’y a ni médecin ni hôpital à proximité. Avant tout, assurez-vous que la zone est sécurisée et que vous ne risquez rien. Si elle ne l’est pas, réfugiez-vous ailleurs ou sécurisez le périmètre par vous-même, mais vous êtes seul juge de la situation. Contactez les secours dès que possible. Restez calme si vous voulez être à même de donner des informations utiles et pertinentes. Ne déplacez pas la victime, sauf en cas de nécessité absolue pour sa sécurité ou pour lui donner accès aux soins. Suivez les principes du secourisme : Si la victime est inconsciente mais respire, désencombrez ses voies respiratoires. Si la victime ne respire plus, étudiez la nécessité d’un massage cardiaque et d’une bouche à bouche. Ne retirez pas le projectile sans avis médical, car s’il est logé dans une partie vitale du corps il aide peut-être à comprimer l’hémorragie.
En cas de doute, enlevez les vêtements de la victime pour dévoiler les zones touchées, mais sans la bouger. Utilisez par exemple un cutter au besoin ou des ciseaux oui, même sur un Levis dernière mode, de toutes manières il est déjà probablement déjà troué. Tâchez de contrôler l’hémorragie en combinant les moyens suivants : Compression de l’hémorragie, élévation des membres touchés, points de compressions et garrots. Notez que la compression est la pratique prioritaire et souvent la plus efficace, que le garrot causera l’amputation si il est prolongé et qu’il ne doit pas être retiré sans avis médical. Immobilisez la zone blessée avec un attelles par exemple et appliquez des bandages si possibles stériles, pour favoriser la coagulation. En cas de besoin des vêtements propres peuvent faire l’affaire.
En cas de fracture des membres.
Dans certains cas (en particulier les traumatismes du poignet, de l’avant-bras …) la victime est capable de se déplacer ou est facilement transportable dans un véhicule classique. Ce déplacement n’est cependant envisageable que dans le cas où il ne risque pas d’aggraver les lésions. Si le sauveteur choisi d’évacuer la victime vers le centre de soins le plus proche, il doit auparavant immobiliser le membre touché. Immobilisez le membre contre le thorax avec un bandage, le coude plié à angle droit. En l’absence d’attelle adaptée, utilisez un morceau de tissu plié en triangle et noué derrière le cou, ou retournez le bas du pull du sujet pour envelopper complètement l’avant-bras. Pour les fractures ouvertes placez tout d’abord un linge propre ou des compresses fixées par une bande sur la plaie. Quand la victime n’est pas en état de se déplacer le sauveteur doit alerter ou faire alerter les secours. Si ceux-ci annoncent leur arrivée rapide, le sauveteur aidera simplement la victime à maintenir son membre supérieur contre le thorax, coude plié pratiquement à angle droit.
Les Victimes d’un traumatisme des membres inférieurs sont en général incapables de se déplacer seules. La première régle fondamentale est que le blessé ne doit pas appuyer le membre touché jusqu’au bilan médical en milieu spécialisé. Dans les cas qui paraissent bénins (entorse probable de la cheville …) et afin de ne pas engorger inutilement les services de secours, le sauveteur évacuera lui même la victime vers le centre de soins le plus proche, en l’aidant à se déplacer sans appui du membre blessé sur le sol. Dans tous les autres cas, alertez ou faites alerter les secours. Si les secours peuvent arriver rapidement sur les lieux, la règle recommandée par l’Observatoire National du Secourisme est simplement de ne pas mobiliser le membre traumatisé. Si les secours ne peuvent pas arriver rapidement, immobilisez le membre avec des attelles gonflables ou des attelles de fortune si vous êtes un secouriste confirmé. Si ce n’est pas le cas contentez vous de caler le membre.
En cas d’explosion de gaz lacrymogène.
Les gaz lacrymogènes sont souvent considérés à tort comme une blessure secondaire, voire infime. Pourtant ses effets nocifs sont réels, ne seront pas les mêmes à plus ou moins long terme, et peuvent différer que vous soyez un homme ou une femme. Les gaz lacrymogènes ne tiennent pas compte de votre état de santé. Si vous êtes insuffisant respiratoire chronique (BPCO) ou tout simplement asthmatique, une simple exposition peut avoir de sérieuses conséquences et entraîner des détresses respiratoires graves. Les populations dites à risque sont également particulièrement vulnérables face aux effets des gaz lacrymogènes, comme les personnes âgées et les enfants en bas âge. Après une exposition légère aux gaz lacrymogènes, voici les gestes que vous pouvez réaliser pour calmer les symptômes: se nettoyer les yeux au sérum physiologique. Vous en trouverez en pharmacie par boite de 30 pour moins de 5 €. Appliquez le sérum abondamment de l’intérieur des yeux vers l’extérieur, en penchant à la tête. L’objectif est d’évacuer les particules lacrymogènes. Se pulvériser un mélange à base de maalox (75% d’eau, 25% de maalox en dosette) sur le visage pour calmer les brûlures au visage.
Vous pouvez également vous rincer la bouche avec, mais sans l’avaler. Ne jamais pulvériser dans les yeux. Le coca-cola peut également être utilisé pour nettoyer le visage. Après une exposition sévère au gaz lacrymogène, vous pouvez vous retrouver aveuglés et coincés dans les nuages de gaz. N’hésitez pas à crier à l’aide pour que l’on vienne vous escorter en dehors des gaz. Bien que la loi anti-manifestation votée par le gouvernement puisse bientôt entrer en vigueur, nous invitons l’ensemble des manifestants à se prémunir des effets nocifs du gaz lacrymogène grâce à ces quelques conseils. Les lunettes de piscine vous protégeront efficacement des irritations et brûlures oculaires, à condition de les mettre suffisamment vite une fois les palets de lacrymogènes lancés dans votre direction. Les masques en papier type FFP3 vous protégeront plus ou moins les voies respiratoires. Nous attirons votre attention sur l’inutilité des masques FFP1 et FFP2 qui ne filtrent aucune particules fines. A défaut, un tissu imbibé de jus de citron vous soulagera un peu après une exposition modérée.
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