Un quartier où les gens, lorsqu’ils se rencontrent, ne regardent pas de façon suspecte, mais sourient. Un quartier où les gens échangent non seulement deux mots, mais beaucoup plus. Un quartier où vivre, c’est vivre. Tout cela c’est la “rue sociale”, un phénomène social, venant d’Italie, qui, après le cas le plus frappant, celui de la Via Fondazza bolognaise, se répand dans toute la France.
Les origines du phénomène Social Street
Un coup d’œil à la page publique Facebook du même nom (qui recueille des articles, des interviews et des commentaires extérieurs au groupe) et au site de la Via Fondazza suffit pour comprendre que dans le quartier de Bologne, on peut respirer un air différent : partage et socialisation, à partir du net, ici ils se rencontrent dans la rue, dans les magasins, les écoles, les maisons et puis ils font un voyage sur les collines.
Comment informer les résidents de la naissance du groupe ?
Après avoir ouvert la page Facebook en septembre dernier, Federico a collé de simples feuilles de papier A4 sur les murs et les vitrines de certains magasins, invitant les habitants à les rejoindre. Et les gens se sont inscrits en grand nombre, dépassant même les plus grandes attentes. En quelques jours, les besoins, les informations, les conseils, les demandes, les suggestions et les disponibilités s’entremêlent. Comme la machine à laver mise à disposition par Sabrina pour deux étudiants loin de chez eux à la recherche d’une laverie automatique ou la proposition d’adopter une baby-sitter unique pour s’occuper des enfants du même âge.
Les commerçants ont également réagi en accueillant les résidents avec des initiatives et des réductions spéciales (comme un bistrot et un cinéma) et maintenant les anniversaires sont célébrés au bar sous la maison, avec des invitations adressées à tout le monde. Les réunions virtuelles sont donc devenues de vraies réunions.
De bonnes pratiques de la rue sociale
Sans avoir besoin d’institutions et de superstructures, la “rue sociale” vient spontanément des habitants et garantit une sociabilité étendue qui se traduit par une coopération de bon voisinage, selon le modèle des petites villes.
Je vois qu’une famille a besoin d’une poussette et je la mets à sa disposition ; je dois acheter des meubles à emporter chez moi et j’ai quelqu’un pour m’aider ; celui qui a un PC en panne trouve le voisin qui le répare ; vous voulez apprendre à faire des nouilles et la vieille dame de la rue vous guide pas à pas ; les enfants jouent entre eux et grandissent ensemble ; les dépenses individuelles deviennent des groupes d’achat hebdomadaires et vous obtenez de meilleurs prix et une meilleure qualité. Et puis se rencontrer, c’est partager des idées et des passions, comme faire du trekking, aller au théâtre ensemble, courir pour se maintenir en forme, choisir des livres à la bibliothèque municipale.
Zéro kilomètre, zéro coût
Dans ces années difficiles, le phénomène de la rue sociale, en plus de redonner un sentiment de sociabilité amicale et protégée, comme nous l’avons vu, résout de petits problèmes qui, la plupart du temps, n’ayant pas de voisins et d’amis disponibles, ne trouvent de solutions que par le recours d’un service payant.
Il existe de nombreuses “rues sociales” italiennes, Milan, Rome, Naples… Il suffit de jeter un coup d’œil sur Facebook et Internet pour les trouver. Le groupe Via Fondazza fournit les lignes directrices pour la création d’une rue sociale.
En un peu de temps, ce phénomène venu de l’Italie s’est popularisé en France où d’autres villes se sont lancées sur cet espace de rencontre et d’échanges : Paris, Marseille, et d’autres encore.