William Herschel et la découverte d’Uranus

Publié le : 16 septembre 20216 mins de lecture

Septième planète du système solaire par sa distance au Soleil et troisième par sa taille, la planète Uranus présente une particularité qui la distingue de toutes les autres. Son axe de rotation est incliné de 98° par rapport à son plan orbital autour du Soleil. De ce fait, la température enregistrée aux pôles, qui reçoivent plus de lumière, est supérieure à celle enregistrée à l’équateur.

Les particularités de l’Uranus

Cette particularité est le résultat de collisions répétées de la planète avec d’autres corps célestes. On pourrait l’imaginer comme une toupie posée sur un côté. La Terre, à titre de comparaison, est inclinée d’environ 23°. La couleur vert-bleu est due à la présence de méthane, d’hydrogène, d’hélium, d’eau et d’ammoniac dans son atmosphère.

Distante du Soleil de 2 900 millions de km et d’un diamètre équatorial de 51 118 km (4 fois celui de la Terre), la température minimale de son atmosphère peut atteindre -220°C. Ses satellites naturels découverts jusqu’en 2011 sont au nombre de 27. Cette planète possède également un système de 13 anneaux.

Cinq des planètes du système solaire, à savoir Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, ont déjà été découvertes dans les temps anciens : c’est parce qu’elles sont bien observables dans le ciel, même à l’œil nu.

La découverte des autres planètes, Uranus, Neptune et Pluton (en 2006 reclassée comme planète naine) a commencé après l’introduction du télescope. Cela grâce à Galileo Galilei, qui a eu le mérite de l’amélioration et de la première utilisation astronomique des lentilles et qui le 21 août 1609 a révolutionné le monde de l’astronomie en présentant son télescope au gouvernement vénitien.

La découverte d’Uranus

Uranus est la première planète à avoir été découverte au moyen d’un télescope. L’astronome et musicien britannique d’origine allemande William Herschel, en scrutant le ciel avec un télescope réflecteur de sa propre construction, remarqua, comme l’indique son journal, « une curieuse étoile nébuleuse ou peut-être une comète ». C’était le 13 mars 1781.

Au départ, il n’a donc pas identifié de planète, mais l’hypothèse d’une comète lui a semblé plausible. En fait, dans ses observations ultérieures, détectant le mouvement de ce corps céleste, il a noté : « J’ai cherché l’étoile comète ou nébuleuse et j’ai trouvé que c’était une comète, car elle a changé de position ». Le 26 avril 1781, Herschel présente sa découverte dans le récit « Account of a comet » publié dans les Transactions philosophiques de la Royal Society of London.

Plusieurs astronomes, ayant pris conscience de cette nouvelle découverte et ayant fait de nombreuses observations concernant l’orbite et l’absence de poil ou de queue, ont fini par convenir qu’il s’agissait d’une planète. Herschel lui-même, réalisant que la nature du corps céleste découvert différait de celle d’une comète sur de nombreux points, la reconnut comme « Planète primaire de notre système solaire », comme l’écrivit une lettre au président de la Royal Society en 1783.

Remarques précédentes

Avant d’être correctement classée, Uranus avait déjà été observée auparavant par plusieurs astronomes, tous convenant à tort qu’il s’agissait d’une étoile.

Les premières observations remontent à 1690 par l’astronome royal de l’observatoire de Greenwich John Flamsteed, qui l’a enregistrée comme « étoile 34 de la constellation du Taureau ». James Bradley, également astronome royal, l’a observée à partir de 1748. L’astronome français Pierre Charles Le Monnier l’a identifié à plusieurs reprises depuis 1750.

Comment le nom d’Uranus a été choisi ?

Le nom qu’Herschel a donné au corps céleste qu’il a identifié comme une comète était Georgium Sidus, ou « l’étoile de George ». Cela en l’honneur de George III du Royaume-Uni, roi de Grande-Bretagne et roi d’Irlande. Après l’approbation de sa nature en tant que planète, il la rebaptise Planète géorgienne, « the Giorgian Planet », nom qui n’est accepté que sur le territoire de la Grande-Bretagne.

Les propositions de nom à lui attribuer sont nombreuses : le nom du découvreur lui-même, Herschel, Astrea, Cybele, Neptune de George III, Neptune de Grande-Bretagne, Hypercronius, Transaturnis, Minerva. Le nom approuvé était celui qui est actuellement utilisé, Uranus. Il représente la divinité grecque dans le ciel. Ce nom a été proposé par l’astronome allemand Johann Elert Bode, éditeur du Berliner Astronomisches Jahrbuch.

La période qu’il a fallu à Uranus pour compléter son orbite autour du Soleil est de 84 ans, ce qui correspond également à l’âge où son découvreur Herschel est mort en 1822.

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