Etats-Unis : l’espérance de vie des américains revue à la baisse

“L’argent achète tout, même le véritable amour.” Lorsqu’il a écrit cette phrase, Nelson Rodrigues, peut-être le plus grand dramaturge brésilien du XXe siècle, n’a certainement pas tenu compte de la santé humaine, bien qu’une fois perdu, l’argent ne permette pas toujours de le récupérer bien qu’il ait une grande valeur. Prenez les États-Unis, le pays le plus riche du monde. En 2017, l’espérance de vie moyenne à la naissance de la population américaine a diminué pour la troisième année consécutive. 

Etats-Unis : L’espérance de vie à la naissance a diminué

Les augmentations les plus significatives de la mortalité sont dues au suicide, aux accidents et aux surdoses de drogues illicites. Une personne née en 2016 devrait vivre en moyenne 78,7 ans, un chiffre qui est tombé à 78,6 ans en 2017. La diminution d’un mois dans l’intervalle d’un an ne semble pas exagérée, mais elle est très significative. D’abord, parce qu’elle montre qu’elle est continue ; ensuite, parce qu’elle va à l’encontre des augmentations annuelles successives que l’espérance de vie à la naissance a connues aux États-Unis depuis la dernière chute au début des années 1960. Cette baisse significative a été constatée au début des années 2010. D’après Magali Barbieri, l’espérance de vie des hommes a diminué à 75 ans au lieu de 78 ans chez les hommes et chez les femmes, celle-ci a chuté de 2 ans par rapport à la moyenne de l’espérance de vie constatée chez les populations féminines des pays membres de l’OCDE soit 81 ans au lieu de 83 ans. De ce fait, une hausse de la mortalité a été enregistrée aux Etats-Unis ces dernières années et le décès concerne tous les âges allant de 20 à 60 ans. Selon les résultats des recherches, la libéralisation des produits pharmaceutiques à base d’opiacés en guise d’antidouleurs a entraîné beaucoup d’Américains dans une crise encore plus dévastatrice que jamais du fait que la plupart en sont devenus dépendants pourtant au début des années 2010, l’accès à ce médicament est devenu limité. Ainsi, nombreux sont ceux qui se sont tournés vers le marché noir pour s’en procurer.

Comment expliquer ce paradoxe ?

Les Américains investissent environ 17 % du produit intérieur brut du pays dans la santé. Comme leur PIB est de 19 000 milliards de dollars, l’investissement total dans la santé atteint le chiffre de 3 200 milliards de dollars, soit pratiquement la totalité du PIB du Brésil. Pour justifier un tel investissement, combien d’années doit-il vivre au moins ? Une centaine ? Cent dix ? En 2016, la mortalité globale dans la population américaine était de 728,8 pour 100 000 habitants, un chiffre qui est passé à 731,9 en 2017, une différence statistiquement significative. Toutefois, les décès dus aux maladies cardiovasculaires ont diminué dans le pays grâce aux mesures préventives, aux méthodes de diagnostic et de traitement et à la technologie qui permet des interventions capables de contrôler le rythme des battements et l’apport sanguin au muscle cardiaque. Dans le même temps, les décès par cancer ont diminué parce que le diagnostic est plus précoce, les traitements sont plus efficaces et la prévalence du tabagisme est lente mais constante. Si les deux principales causes de décès ont diminué, comment expliquez-vous la succession des réductions de l’espérance de vie au cours des trois dernières années ? Leur santé est affectée par  plusieurs situations dont entre autres les accidents vasculaires cérébraux, la grippe, la pneumonie, la maladie d’Alzheimer et autres démences. Au regard de leur niveau de vie, les Etats-Unis sont les premières puissances mondiales  mais qui disposent des systèmes de santé les plus délicats et les plus chers notamment pour les Etats frappés par le fléau lié au chômage, les marchés noirs et l’épidémie de toute sorte.

Opioïdes : Une des causes de la mortalité

Robert Anderson a comparé les chiffres relatifs aux nombres des morts d’overdose de drogues pour la seule année 2017 à celui du pic de l’épidémie du virus du Sida en 1995. Selon ses données statistiques, environs 70 000 personnes ont perdu la vie après avoir consommé trop de drogue dont l’opiacé en 2017. 20 000 personnes de plus par rapport au pic du sida selon Robert Anderson. Ce qui a entraîné paradoxalement la baisse de l’espérance de vie des hommes et femmes, qui vivent pourtant dans l’un des pays les plus développés au monde.

Par rapport à 2016, le nombre de suicides a augmenté de 26 chez les hommes et de 53 chez les femmes. Entre 2010 et 2016, le taux de croissance des adolescentes a atteint 70 %. Le taux de suicide actuel est de 14 pour 100 000 habitants (soit environ la moitié du taux d’homicide au Brésil). Par rapport à la France,

En 2017, les drogues illicites ont causé 70 237 décès (un nombre comparable au nombre d’homicides au Brésil). Celles causées par des surdoses d’héroïne et de fentanyl ont augmenté de près de 10 %. Avec la popularisation de la consommation d’opioïdes synthétiques, tels que le fentanyl, les décès par surdose de cette classe de drogues ont augmenté de 45 millions par rapport à l’année précédente.

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